samedi 5 mars 2022
Guerre en Ukraine : à qui
profite le crime ?
Depuis le 24
février, un nouveau vent de folie souffle sur les démocraties occidentales. Le
soufflé de la pandémie commençant à retomber, Poutine a offert à certains ce
dont ils n’osaient rêver : une splendide petite guerre.
Rappelons,
pour essayer de garder la tête froide, que le dirigeant russe ne s’était pas
fait faute de nous prévenir. Cela fait vingt ans qu’il reconstitue les
capacités d’un pays qui reste, par bien des aspects, une puissance pauvre, et
qu’il trace des lignes rouges que les Occidentaux n’ont cessé de transgresser
avec arrogance. L’élargissement à l’Est de l’OTAN, la volonté d’arrimer l’Ukraine
au nouveau bloc occidental sous le nez de Moscou, étaient autant de
provocations qui devaient finir par mal tourner.
Poutine
pouvait-il faire autrement que d’attaquer ainsi l’Ukraine, passant donc pour le
méchant de service ? Il avait sans doute une fenêtre de tir assez étroite,
dès lors que ce qu’il exigeait n’avait aucune chance d’aboutir par la
diplomatie, et que le nouveau dirigeant ukrainien, Volodymir Zelensky,
affichait une intransigeance d’autant plus grande que l’UE et les Etats-Unis le
chauffaient par derrière, lui promettant soutien militaire et adhésion
prochaine au bloc Otan-UE. 10 milliards de dollars d’armes avaient été déjà livrées
à l’Ukraine, sans compter toutes les aides fournies dans les affrontements du
Donbass depuis 2014. D’un point de vue strictement militaire, il fallait
frapper sans attendre.
Nous
manquons encore de recul et d’informations pour analyser rigoureusement le
déroulement des opérations militaires et les différents plans du Kremlin. Il
semblerait que Vladimir Poutine ait été intoxiqué d’une manière ou d’une autre
par l’idée que les choses se dérouleraient facilement, que le régime de Kiev s’écroulerait
comme un château de cartes et qu’il pourrait ainsi obtenir ce qu’il vise
certainement : la récupération du Donbass, l’élargissement du contrôle
russe de la Mer d’Azov et la finlandisation de l’Ukraine. Mais le nationalisme
ukrainien est vigoureux, et Zelensky plus coriace que prévu.
A
qui profite le crime ? Certes pas à la Russie, ni à l’Ukraine, deux
peuples slaves autrefois frères qui s’entretuent et épuisent leurs forces
vives. Les profiteurs de guerre sont ailleurs, et les voici :
-Les
Etats-Unis : l’Oncle Sam, ou plutôt les lobbies libéraux
qui manipulent la Maison Blanche, se frottent les mains. Ils ont tout fait pour
que la Russie vienne s’enliser dans un nouvel Afghanistan, déchaînant contre elle
une batterie de sanctions jamais vues, même aux pires moments de la guerre
froide. Sans pour autant risquer la vie des « boys », bien sûr. Biden
se battra pour la « liberté » jusqu’au dernier Européen. L’idéal pour
eux, outre briser les crocs de l’ours russe, serait de déclencher un changement
de régime, faire tomber Poutine et le remplacer par un de ces oligarques à leur
main, détruisant ainsi l’axe eurasiatique Pékin-Moscou qui fait cauchemarder
les stratèges américains depuis un siècle.
-
Les Eurocrates de Bruxelles : cette crise a pour effet de
les doter d’un nouvel organe inconnu de ces gnomes : une paire de
couilles. Fausses couilles bien sûr, dont on aurait aimé les voir pourvus face
à d’autres régimes, ou d’autres pays violant ouvertement le droit
international, tels que l’Arabie Saoudite, la Turquie, la Chine, ou…les
Etats-Unis. L’épouvantail russe semble faire exploser toutes les règles jusqu’ici
en vigueur dans la machinerie européenne. « On » achètera donc des
armes pour les donner aux Ukrainiens, « on » interdira les chaînes
russes RT et Spoutnik, « on » facilitera l’entrée rapide de l’Ukraine
dans l’UE, « on » activera un plan spécial d’accueil pour les
réfugiés de ce pays. Et nos eurobéats de se féliciter : ça y est, enfin l’unanimité !
Enfin, une défense européenne ! Sonnez hautbois, résonnez musettes !
Grâce en soit rendue à l’ennemi fédérateur, contre lequel la pire propagande se
déchaîne sans vergogne, relayée par la ribambelle de cons, d’ignares, de
conformistes et d’opportunistes que l’on a déjà vus à l’œuvre pour la fièvre
covidienne et le culte de Saint Vaccin, et dans tant d’autres moments de folie
collective qui me font vraiment douter de l’humanité.
- Emmanuel Macron : enfin candidat,
notre Petit Prince mérite bien son prénom, car Dieu est avec lui (pas vraiment
avec nous, le peuple français, mais passons). Par sa double casquette de
président français et de l’UE, il tient le premier rôle dans cette histoire.
Une fois de plus, l’heure est à la gravité, car c’est la guerre, braves gens !
Tremblez dans votre froc, mais pas trop, car Manu 1er vous protégera
de ses petits bras musclés. Dans sa grande générosité, il suspendra le 14 mars
la plupart des restrictions sanitaires (qui vous retomberont sur la gueule dès
que nécessaire, bien sûr), et activera « un plan de résilience »
(nouvelle version du « quoi qu’il en coûte ») pour tenter de
compenser les effets économiques dévastateurs du bras de fer entamé avec le
Diable.
Car
c’est bien du Diable dont il est question dans nos bons médias : Poutine
est un fou dangereux, un dictateur cruel qui s’en prend à un peuple innocent et
héroïque. Quelle belle occasion de faire la chasse à ceux qui ont osé en dire
du bien ou bénéficier de ses faveurs ! Comme par hasard, certains
candidats sont ainsi mis sur la sellette, les vilains populistes Mélenchon, Zemmour, Le Pen et autres, sommés
de s’expliquer, et en voie d’être bannis des grands réseaux sociaux tenus par
nos « amis américains ».
Nous
voilà donc bien partis pour la grande réinitialisation rêvée par Klaus Schwab
et fantasmée par Attali depuis son bouquin Une
Brève histoire de l’avenir (sorti en 2006). Après un virus largement
instrumentalisé pour mettre aux pas les citoyens et leur faire accepter une
première vague de restriction de leurs libertés, la menace russe vient prendre
le relais pour achever une sorte de purge intérieure des opposants et
galvaniser les énergies contre un ennemi cette fois bien plus matériel que le
Covid.
C’est aussi la sombre prophétie d’Orwell
qui commence à prendre corps. Nous faisons plus que jamais partie de l’Océania,
ce bloc dominé par les Anglo-Saxons, avec son idéologie faussement progressiste,
sa novlangue, sa technologie mise au service du contrôle social, dont les
citoyens sont sommés de haïr l’Ennemi, qu’il soit intérieur (Goldstein/Zemmour)
ou extérieur (Eurasia/Russie), et d’adorer de fausses idoles. Quiconque se pose
des questions est un complotiste. Tout complotiste doit être réduit au silence.
Gloire au Petit Prince, gloire à Bruxelles, gloire à Washington et au
Nouvel Ordre mondial !
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