Souvenez vous…c’était une chanson à succès des années trente. C’est aussi le refrain de notre gouvernement. Alors, réjouissons-nous avec lui :
-il n’y a pas de « récession » économique, et c’est grâce aux mesures prises depuis un an que la France échappera à la crise qui secoue la planète.
-il n’y a plus de délinquance en France. Juste quelques tueurs en série vite démasqués grâce à notre police plus efficace que jamais.
-notre système éducatif se porte à merveille, et fournira bientôt des cohortes de brillants licenciés dans tous les domaines.
-l’Union européenne et le marché mondial nous apportent chaque jour emplois, bonheur et prospérité.
-nous menons, avec nos alliés de l’OTAN, une lutte courageuse en Afghanistan pour la Paix, la Liberté et le Bon droit. Cette stratégie est évidemment couronnée de succès, malgré quelques pertes inévitables.
Ben alors, elle est pas belle la vie ?
Le massacre de Maillé au service de la guerre en Afghanistan, fallait oser !
Le 25 août 1944, le village de Maillé (Indre et Loire), fut le théâtre d’un massacre perpétré par les troupes nazies. Il aura fallu 64 ans pour que le reste du pays en entende parler. Pour réparer l’oubli, notre nabot national s’est rendu sur les lieux…pas de bol pour les autorités du village, les martyrs de Maillé vont être suppliciés une deuxième fois.
Car quand Sarko se pique de faire de l’Histoire, c’est toujours à tort et à travers (voir Guy Môquet, l’an dernier). Dans son laïus, le président a osé l’impensable : dresser un parallèle entre le massacre de civils désarmés, par des troupes d’occupation étrangères, et la mort récente de dix de nos soldats en Afghanistan, tous des militaires professionnels en mission dans un pays lointain –contre des guerriers du cru, faut-il le préciser.
Personne, évidemment, n’a bronché devant une telle énormité, insultante pour la mémoire des victimes, quelle qu’elles soient. Pendant que nous « commémorons » de la sorte, les bombes et les balles de l’OTAN tuent chaque jour de nombreux civils afghans, dans une guerre absurde qui n’empêchera en rien des jihadistes de tout poil de se faire exploser sur les Champs-Elysées ou à Romorantin. En Afghanistan, nul besoin de lourdes cérémonies ou de « concours de la Résistance » pour éveiller les esprits. Là-bas, on ne pleurniche pas rétrospectivement. On vit dans la précarité, la peur, et on apprend très tôt à haïr et à se battre. Là-bas, on a découragé la Grande-Bretagne, première puissance mondiale, au XIXe siècle. Là-bas, on a épuisé au XXe siècle l’armée soviétique, la plus grande armée du Monde.
Là-bas, on se fout des rodomontades du nabot français.
Là-bas, le pire ennemi des Afghans, Talibans ou non, ce n’est pas l’OTAN, mais les Afghans eux-mêmes.
La sagesse commande de les laisser se démerder tout seuls.
La décence exige de laisser les victimes de Maillé dormir en paix.
Mais notre Grand Leader sait-il ce que signifient « sagesse » et « bon sens » ?
jeudi 28 août 2008
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