jeudi 6 mars 2025

Le fou de guerre

 

Jeudi 06 mars 2025


Le fou de guerre.


Notre Petit Prince n’aime rien tant que faire l’acteur, et ce depuis sa prime jeunesse. Son rôle préféré est celui du chef de guerre, qu’il endosse à la première occasion, surjouant si nécessaire. Il fut à son affaire mercredi soir à 20h, sur un fond blanc qui pourrait être celui du studio souterrain de l’Elysée. Craignait-il, notre héros, une frappe de missile russe sur son palais, qui aurait cloué le bec du chantre de la défense européenne ?

L’ennemi existentiel est donc, (comme il le répète depuis 2022, après avoir hésité sous l’effet d’un sursaut d’intelligence, ce qui lui fut âprement rapproché par tous les va-t-en-guerre du Saint Empire libéral), la Russie de Vlad le Cruel. Pour le Français moyen qui ouvre les yeux et les oreilles, ce n’est pas forcément évident, mais tant pis !

La Sainte Ukraine est notre rempart. S’il cède, les chars russes seront demain à Paris, et les cosaques pilleront la cave de Gérard Larcher après avoir violé Yaël Braun-Pivet...et peut-être Gabriel Attal, dans un élan de perversité absolue qui ne déplaira peut-être pas au principal intéressé.

Pour éviter cette horreur, une seule solution, les Américains voulant nous lâcher : la Défense européenne, bien sûr ! L’arsenal nucléaire français servira de parapluie (un peu troué, mais c’est pas grave) à nos vaillants alliés. Nous déploierons 200 000 hommes en Ukraine, comme au bon vieux temps de la croisade européenne contre le bolchevisme, et mettrons en place une super industrie militaire intégrée, avec état-major eu-ro-pé-en.

« Et vous, qu’êtes vous prêts à faire pour votre patrie ? » a demandé en substance le Petit Prince, président en fin de course qui se prend pour un mélange improbable de Kennedy et d’Oncle Sam. Touchant spectacle du bon élève voulant singer son ancien maître, alors que celui-ci ne veut plus jouer le rôle qui fut le sien depuis 1945. Mais de quelle patrie parles-tu, Manu, toi qui méprises ton propre pays ?

On l’aura compris, l’intention de tout cela est de pousser les feux des Etats-Unis d’Europe, si chers à nos élites libérales. Après avoir testé la soumission des peuples à l’occasion du Covid, les faire marcher au pas pour « sauver le climat », on va achever de les mater en les embringuant dans une aventure guerrière, dont le Petit prince espère prendre la tête lorsqu’il aura quitté son job de contre-maître de la région France. Cela justifiera tout : la réquisition de l’épargne privée pour financer ce délire (une idée de Jean-François Copé !), la censure (ou plutôt la « régulation », qui a bien commencé chez nous avec l’interdiction de C8), la mise au pilori des dissidents, l’annulation des élections qui ne donneront pas les résultats attendus (comme en Roumanie). Bref, le retour de l’URSS, sous tutelle allemande avec active collaboration française. La Grande Europe à la sauce néo-soviétique.

Mais le pire n’est jamais sûr. Outre l’extraordinaire impopularité des mesures annoncées par le Mozart de la Finance, on peut compter sur les divisions du machin européen pour tout faire foirer. Comment des technocrates eunuques biberonnés à la pensée unique démocrate américaine pourront-ils se transformer en Rambo politiquement corrects en l’espace de quelques mois ? Quelques mois, ce sera plus que suffisant pour que Trump et Poutine trouvent un accord, que les Ukrainiens ne pourront qu’entériner. Sauf à ce que les nationalistes de Kiev le sabotent, avec l’appui des British, comme ils l’ont fait pour le gazoduc Nordstream il y a trois ans.

Et là, ils l’auront peut-être, leur putain de guerre ! Mais ils la feront sans moi. Et je ne serai pas tout seul. Pour le coup, j’en serais même à souhaiter un nouveau débarquement américain en Normandie, pour nous libérer de cette chienlit.

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