samedi 9 janvier 2021
La Chute du Capitole.
Le
cinéma et les séries américaines l’avaient imaginé, et seuls les Britanniques
avaient réussi à le faire pendant la guerre de 1812-1814 : prendre d’assaut
un lieu de pouvoir de la Grande Amérique. Jusqu’en janvier 2021, date
historique, où des partisans de Trump (ou supposés tels) ont pris d’assaut le
Capitole, occupé quelques temps avant d’être évacué par les forces de l’ordre.
Vive émotion dans le monde, surtout occidental, qui voit de facto Washington
comme notre capitale à tous, et nos élites redouter que tout cela pourrait
aussi arriver chez nous…et qui est déjà arrivé, d’ailleurs, en ce qui concerne
la France et son histoire tumultueuse. Notre pauvre petit Prince tout tremblant
s’est même cru obligé de faire un discours de solidarité dans la langue de nos
bons maîtres (redevenus vraiment bons depuis que pépé Joe et Miss Kamala ont
repris la barre).
Ah,
la « profanation du temple de la démocratie ! » Ah, le péril
populiste, fasciste, néonazi ! Mais c’est la marche sur Rome, dit-on en Italie !
Ou l’incendie du Reichstag, dit-on en Allemagne ! Tous ces commentaires
pitoyables traduisent surtout l’extraordinaire inculture de nos journaleux et
politicards, à de rares exceptions près. Il est encore trop tôt pour connaître
les dessous de cette affaire, qui comporte bien des points bizarres.
Contrairement à ce qu’imaginait Hollywood, point de groupes terroristes
surarmés ou de vaisseaux extraterrestres : juste quelques milliers,
centaines ou dizaines (pour ce qui est de l’intrusion proprement dite) de
civils en tenue bigarrée, dont le déjà célèbre homme-bison, sans armes sinon
des pancartes et des drapeaux (dont de vilains drapeaux sudistes), qui en
faisaient des cibles repérables à des kilomètres. Comment donc les forces de
police ont-elles pu se laisser déborder à ce point ? Donald Trump
bien sûr, celui-là même qui a appelé ses partisans à manifester ! Sauf que…Sauf
que le vilain blond n’a donné aucune consigne au service d’ordre du Capitole,
qui ne dépend pas de lui. Et que lorsqu’il a appelé la garde nationale, le
maire démocrate de Washington n’a pas voulu le suivre. Avait-on intérêt, chez
ses adversaires, à jouer la politique du pire pour achever de discréditer un
président aux abois qui garde cependant de nombreux fans ? Force est de
constater que ça marche : Twitter bannit l’indigne président, une
procédure d’empêchement est envisagée, et le voilà qui décide finalement de se
soumettre, même s’il ne l’accepte pas, au résultat officiel de l’élection.
Reprenons
l’analyse politique. Si on veut chercher des événements comparables dans l’Histoire,
restons chez nous avec ce qui y ressemble le plus: le 6 février 1934. Au cri de
« mort aux voleurs », des ligues d’extrême-droite composée de nombreux
anciens combattants, avec le renfort de quelques communistes, marchent sur le
Palais Bourbon dans un contexte de scandale politico-financier et de crise
économique. Mais les forces de l’ordre s’interposent, les affrontements sont
violents. Les émeutiers ne profaneront pas le « temple démocratique »
français, au prix d’une trentaine de morts et de plus de 2000 blessés. Soit
bien plus qu’aux States : quatre morts seulement paraît-il. Dans les deux
cas, le rejet d’un système jugé pourri, un sentiment nationaliste, un pays
fracturé, mais pas de vrai coup d’état…un gros et spectaculaire coup de gueule,
aussitôt récupéré par tous les bords.
En
France, les sympathisants des émeutiers du 6 février en ont fait des martyrs et
en ont profité pour dénoncer le régime en place : « Après les voleurs,
les assassins », titrait l’Action
française. Mais les champions de la récup’ furent à gauche : on cria à
la « menace fasciste », on appela à la défense de la République et l’on
fit le Front Populaire en 1935, qui emporta les élections de 1936. Même topo
aujourd’hui, ou presque : la « droite alternative » s’est
trouvée une martyre en la personne de cette ancienne combattante abattue par la
police. Les « progressistes » et les libéraux crient au loup, LREM
voyant dans la France Insoumise et le RN le péril majeur qu’il faudra conjurer
en 2022. Et les « antiracistes » de BLM de pleurnicher en disant que
si des Noirs avaient tenté d’attaquer le Capitole, c’eût été un bain de sang. C’est
oublier que les manifs du même mouvement, avant la campagne électorale, qui ont
été accompagnées de meurtres, destructions et pillages, ont été complaisamment
couvertes par des médias mainstream qui se sont ingéniés à y voir des actions
pacifiques ! Je ne suis pas sûr non plus que des émeutiers noirs auraient
été aussi respectueux du mobilier du Capitole que les affreux « rednecks »,
mais passons…
Reste
à savoir si cet épisode entrera dans l’histoire comme le début d’une nouvelle
guerre civile (laquelle, à mon sens, a déjà commencé, et dont la responsabilité
n’est pas à imputer au seul Donald Trump), ou un incident spectaculaire mais
sans lendemain.
Le PS cambriolé.
Je l’ai lu dans
le dernier Canard enchaîné : on
a cambriolé le nouveau siège du Parti Socialiste ! Autant tirer sur un
corbillard. Plus étrange encore, les intrus n’ont pas volé de matériel coûteux,
et ont négligé l’argent liquide qui traînait dans les tiroirs. Ils se seraient
intéressés à certains bureaux et certains ordinateurs en particulier. Diable !
Aurait-on affaire à un nouveau Watergate ? Quels mystérieux secrets peut
bien receler le sanctuaire d’un parti moribond ? Le nom du futur candidat
unique de la gauche ? La liste des participants socialistes aux partouzes
d’Olivier Duhamel ? Mystère…
Olivier
Duhamel épinglé.
Affaire
accablante ou sordide cabale ? J’ai trop dénoncé dans mes articles
certaines chasses aux sorcières pour me joindre à la meute. Et je me méfie
toujours de ces révélations très tardives, qui contribuent comme par hasard à
doper les ventes d’un bouquin dont personne n’aurait entendu parler autrement.
Cela montre toutefois aux adeptes de cette gauche morale toujours prompte à
condamner, diaboliser et lyncher, qu’eux aussi peuvent être de la prochaine charrette
dans ce climat malsain de chasse aux sorcières qu’ils ont largement contribué à
créer. La génération « morale » et perpétuellement « offensée »
qui monte s’annonce aussi sympathique que les Gardes rouges de Mao…qui furent
encensés en leur temps par nos intellos gauchistes !
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