samedi
15 décembre 2018
Petit Papa Macron.
Il nous jette des miettes de son balcon, nous prend
pour des gogos, des pigeons ! (Merci Jean-Jacques Goldman). J’ai fait
partie des nombreux téléspectateurs qui ont regardé l’allocution du Petit
Prince, lundi dernier. Sur le moment, mis à part son air figé, son cou de
reptile et ses yeux rivés au prompteur, je ne l’ai pas trouvé mauvais. Mais pas
de mesure choc. La fausse hausse du Smic de 100 euros relève de l’arnaque pure
et simple ; la suppression de la
hausse de la CSG sur les petites retraites (moins de 1800 euros, et non 2000
comme annoncé) et la défiscalisation des heures sup’ sont plus concrètes. Passons
rapidement sur le reste, renvoyé au flou artistique du « moratoire »,
des « consultations en mairie », des tables rondes, comités Théodule
et autres enterrements de première classe.
Le fait qu’il ne revienne pas sur sa réforme de l’ISF
est révélateur des limites de l’exercice. L’ISF est une sorte de totem, pour la
gauche anticapitaliste (« l’impôt qui frappe ces salauds de riches »)
comme pour la droite libérale (« une monstruosité bolchevique, injuste et
inefficace »). Macron avait coupé la poire en deux : haro sur la
fortune immobilière, cadeau aux actionnaires. Il eut été plus juste, à mon
avis, de tout supprimer pour remettre à plat notre fiscalité en général. Il
avait ici l’occasion de le faire, il ne bouge pas.
Marianne a publié hier une liste des
réformes utiles et faisables que l’on pourrait mener dans tous les domaines,
économiques et politiques, en rapport avec les revendications des Gilets
Jaunes. Ces pistes sont toutes dignes d’intérêt, mais Petit Papa Macron ne
piochera pas dedans pour garnir sa hotte. Il paraît que le montant des « cadeaux »
annoncés aux gueux s’élèverait à plus de dix milliards d’euros, et nous ferait
déraper hors des sacro-saints clous des 3% chers à Bruxelles. Heureusement, le
Reichskommissar Moscovici, après avoir froncé les sourcils, entend nous traiter
avec bonhommie. Il serait dommage que le plus jeune et le plus fervent Gauleiter
de l’Europe Nouvelle soit trop déstabilisé dans son district. Nous échapperons
donc au traitement de rigueur (toute relative) infligé à ses vilains Italiens, qui,
eux, soutiennent leur gouvernement « populiste ».
Mais le Ciel est avec Petit Papa Macron, qui porte
décidément bien son prénom.
-Et pan, un nouveau terroriste islamiste (parcours
classique du délinquant-djihadiste fiché S, multirécidiviste…) sème l’effroi en
plein marché de Noël à Strasbourg. Drame national, garde à vous et larme à l’œil !
La diversion parfaite. Et qui finit bien, avec l’élimination assez rapide de l’affreux.
Le Shérif Castaner a flingué Chérif Chekatt !
-Et crac, les Gilets Jaunes se déchirent sur la
suite à donner au mouvement, les leaders sont montrés du doigt pour « trahison »,
et la vague se scinde en deux entre les « réalistes » et les jusqu’au-boutistes.
-Et plaf, la météo vire au froid mouillé. Les canons
à eau naturels se chargent de doucher les têtes chaudes.
Aux dernières nouvelles, l’acte V des Gilets Jaunes
témoigne d’un certain essoufflement, au grand dam des casseurs qui pourront
moins se planquer pour piller les boutiques.
Et puis Noël approche, paix aux hommes de bonne
volonté, tout ça, tout ça. Consommez en paix, mes enfants… Nos grands médias, d’ailleurs,
se lassent de ces ploucs en jaune et n’entendent pas mettre au rancart leurs
mielleux marronniers de fin d’année.
Mais gare au retour du printemps, qui coïncidera
avec les élections européennes !
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