lundi
12 novembre 2018
Nouvelle-Calédonie :
un référendum pour rien.
Le « non » à l’indépendance l’a emporté,
sans grande surprise, mais sur un score plus faible que prévu (55%, au lieu des
60 ou 70% escomptés). Les indépendantistes mélanésiens pourront donc réclamer
une nouvelle consultation d’ici deux ans. Tout ça pour ça…De fait, d’après un
collègue qui a longtemps vécu là-bas, cette question de l’indépendance relève
surtout de la posture. Les Kanaks utilisent cette épée de Damoclès pour obtenir
davantage en faveur de leur communauté. Un peu comme en Corse. Sauf que là-bas,
les indigènes sont minoritaires !
De l’itinérance à l’errance mémorielle.
La journée d’hier, avec la commémoration du
centenaire de l’armistice de novembre 1918, a constitué le point d’orgue du
grand tralala macronien. Notre Petit Prince a parcouru cinq jours durant les
campagnes du Nord et de l’Est, autrefois meurtries par le feu et le fer,
aujourd’hui blessées par la désindustrialisation. Chaque étape a été l’occasion
de rencontrer le « bon peuple », comme le faisaient autrefois nos
monarques lorsqu’ils ne s’enfermaient pas à Versailles. Le Président a même
gratifié les habitués d’un café –dûment choisis ?- d’une tournée générale,
aux frais du contribuable. Cela risque de compter peu face à la grogne des « gilets
jaunes », mobilisés contre la gabelle des carburants.
Mais la cérémonie d’hier, tout juste troublée par
une harpie dépoitraillée, a permis à Saint Emmanuel de se retrouver parmi les
siens, les Grands de ce Monde, et d’y délivrer les sermons dont il raffole sous
un crachin tout hollandien. Tout auréolé de l’aura du martyr potentiel, après
la découverte providentielle d’un fumeux projet d’assassinat au couteau par des
vilains d’ultra-droite.
Le message, repris en chœur par les médias
bien-pensants, était d’une banalité affligeante, reprenant le mantra qui nous
sera infligé jusqu’aux élections européennes de juin prochain.
« Le nationalisme, c’est la guerre ! » ;
« Seule la coopération internationale permettra de faire face aux grands
défis de notre temps !», et patati et patata. Sans oublier l’inévitable
comparaison de notre époque avec les années 1930. Mais comme dirait Natacha
Polony dans Marianne, quel aveu d’échec
pour l’Union européenne si la situation présente peut être comparée avec cette
funeste décennie !
Un poilu tombé en 1914, ou même en 1918, qui
reviendrait aujourd’hui en France, reconnaîtrait-il son pays ? En 1918, la
France était la 2e puissance coloniale du Monde, avec la 1ere armée
de terre. Malmenée par la guerre, son industrie avait démontré toutes ses
capacités d’adaptation et d’innovation. Sa culture rayonnait sur la planète. Le
patriotisme et la mobilisation de son peuple lui avaient permis de surmonter l’une
des pires épreuves de son histoire. Pétain, l’un des généraux les plus
populaires, était à cent lieues d’imaginer qu’il deviendrait plus tard un objet
de détestation officielle ou de stupides polémiques.
De nos jours, la France n’est plus qu’une vassale
des Etats-Unis, dont le président se paie le luxe de bouder la « conférence
de la Paix » montée par un Macron qui se prend pour Wilson…avec les mêmes
chances de réussite. Notre pays ne peut plus faire un pas en Europe sans
demander l’autorisation de Berlin. Elle s’est brouillée avec la Russie, notre
alliée historique et indispensable partenaire stratégique pour une Europe
puissante. Les enfants de ses anciens sujets coloniaux la colonisent à son
tour, sous les encouragements d’une partie de ses « élites »
intellectuelles. Son économie est largement passée sous le contrôle d’investisseurs
étrangers. Et la plupart de ses habitants ont le moral dans les chaussettes.
Les nuages qui s’amoncellent à l’horizon menacent un
pays bien plus fragile qu’en 1914, 1918 ou même 1939. A la place des Poilus, j’aurais
envie de sortir de ma tombe, comme dans le film « J’accuse » d’Abel
Gance. Non pour bêler la Paix libérale avec Macron, mais pour lui botter le cul !
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