mercredi 25 juillet 2018
Ah, quelle étrange affaire !
En attendant d’en savoir un peu plus sur
cette sombre histoire Benalla, rions un peu, c’est l’été, avec une adaptation
toute personnelle d’une chanson de Laurent Voulzy (Les nuits sans Kim Wilde) :
« Les jours sans Manu,
Alex s’ennuie souvent,
Alors il joue au fliiic,
Ça l’détend…
Gendarme ou CRS,
Aux frais d’la princesse,
Il fait les maniiiifs,
Ça l’déstresse…
Shoot again, strike again,
Cogner c’est son kiiiif !
Ooohoohoooh, les jours sans Manu !
[bis] »
Get
Out, film ambigü.
Il y a quelques
jours, j’ai visionné avec ma femme le dvd du film Get Out, réalisé en 2017 par Jordan Peele. Ce film d’horreur a reçu
d’excellentes critiques toutes méritées, mais une réflexion plus approfondie et
moins politiquement correcte a peu à peu cheminé dans mon vilain cerveau de
mâle blanc bientôt cinquantenaire.
Quelques mots
sur le pitch, en essayant de ne pas trop « spoiler », comme disent
les jeunes.
Un jeune homme
noir, photographe talentueux, sort avec une charmante jeune fille blanche de
bonne famille. La fille invite son copain à passer le week-end chez ses
parents, afin de faire les présentations. A priori, tout devrait bien se passer :
les parents en question sont des démocrates bien-pensants, des « libéraux »
comme on dit aux States, c’est-à-dire favorables aux minorités, ayant voté
Obama, etc… Mais évidemment, un horrible piège est tendu au jeune homme.
Les critiques,
au-delà des qualités formelles de ce très bon film d’épouvante (qui rappelle un
peu Traitement de choc, d’Alain
Jessua), ont salué également le message sociologique, voire politique, d’une œuvre
dénonçant le racisme toujours présent aux Etats-Unis. Evidemment, dans l’esprit
de ces mêmes critiques, il s’agit du racisme anti-noir, qui sévirait partout, y
compris dans les milieux blancs dits « progressistes ».
Mais un autre
racisme saute aux yeux dans ce film, dont l’auteur, Jordan Peele, est un
artiste noir militant « de gauche » : le racisme anti-blanc !
Car ici, tous les Blancs sont méchants, et même très méchants. La gentillesse
dégoulinante de certains n’est que le masque de leur hideux égoïsme. Tous les
Noirs sont gentils, soit en tant que victimes, soit en tant que héros. Si l’auteur
se permet quelques clichés, notamment avec le pote du héros, « black »
rigolo et caricatural, c’est pour mieux montrer le bon fond intrinsèque de ses
frères de couleur. Les seuls gens de couleur peu sympathiques sont les flics
qui ne prennent pas au sérieux le dépôt de plainte du pote du héros.
Au final, quelle
« leçon » retiendra le spectateur noir (ou pas) d’un tel film ?
Si tu es noir, ne fais jamais confiance aux Blancs, ce sont tous des salauds.
Ne compte pas sur les autorités –en l’occurrence la police- complices du
pouvoir blanc, même si des « frères » en font partie. Seuls tes potes
de la « communauté », les vrais Noirs fiers de l’être, sont fiables.
On imagine l’accueil
critique du film si, avec les mêmes qualités de réalisation, un auteur blanc
avait construit la même histoire, mais inversée : de méchants Noirs
piégeant de gentils Blancs ? On imagine, mais aucune chance de voir un tel
film produit par de grandes firmes comme Universal !
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