lundi 19 juin 2017

Elections: ouf, enfin terminé !



lundi 19 juin 2017

            Elections : ouf, c’est fini !

Six bons mois de campagne(s) électorale(s), primaires incluses, cela fait beaucoup. Mais c’est enfin terminé ! Et cela se termine plutôt bien pour l’observateur désabusé que je suis.
Ce 2eme tour des législatives, c’est d’abord une abstention massive, et sans précédent pour ce type de scrutin et à ce tour-là : 56,5% ! Voilà qui relativise considérablement le score des vainqueurs, qui se réduit à peu de choses au regard des électeurs inscrits. Je fais partie du lot, déboussolé parmi tant d’autres. Je me méfie de la clique libérale qui s’est formée autour de Macron, je ne crois pas aux promesses de ses adversaires. Je serais sans doute allé voter si j’avais habité dans d’autres circonscriptions, et ce sans parti pris spécifique, au « feeling ».
J’aurais ainsi apporté ma voix à mon ancien élève, Alexandre Freschi élu dans le Lot et Garonne sous l’étiquette LREM, qui a largement battu le candidat FN (59%) ; contribué à éliminer Najat Vallaud-Belkacem à Villeurbanne ; tenté de faire sortir Valls dans l’Essonne ; aidé à sauver Jean Lassalle (finalement réélu de justesse, bravo !)…
Mais comme je l’ai déjà expliqué précédemment, entre une socialiste frondeuse sortante et un notable local centriste, finalistes dans ma circonscription, je n’étais vraiment pas emballé. Le deuxième a finalement écrasé la première (61 contre 39%). Et c’est tant mieux…
Car l’autre grande leçon de toutes ces péripéties, c’est le grand nettoyage du paysage politique, ce que l’on surnomme le « dégagisme » ou le « chamboule-tout ». 75% de nouveaux députés, 38% de femmes…on n’avait jamais vu ça. Du jamais vu, non plus, cette extraordinaire opération de conquête du pouvoir par Emmanuel Macron, véritable « blitzkrieg » qui lui a permis de tout rafler en moins d’un an, alors qu’il partait de rien ou presque en matière politicienne. Certes, il avait l’appui de puissants réseaux dans le monde des affaires, des médias et de la culture, mais quand même : chapeau !
Macron a réussi le rêve giscardien : constituer un puissant pôle centriste libéral, disposant d’une majorité absolue de 361 sièges (pas les plus de 400 que certains prévoyaient), avec ses alliés du Modem -dont il pourrait même se passer, ce qui est à envisager avec les dernières casseroles que se traîne Bayrou, qui risque de passer très vite du Capitole à la Roche Tarpéienne. Parti godillot, dit-on, soumis à un « contrat » avec le gouvernement, bientôt sommé d’accepter de laisser celui-ci procéder à sa guise par le jeu des ordonnances. Mais rien n’est moins sûr, avec cette masse de CSP+ qui reflète une nouvelle génération libérale, nettement plus individualiste que ses aînés. Le Petit Prince, tout « jupitérien » qu’il prétend être, pourrait très vite avoir ses « frondeurs ».
Sa principale chance réside dans l’explosion ou l’implosion de ses adversaires, avec le fait qu’en plus, beaucoup de députés survivants du PS et de la droite classique ont été « épargnés » par la grâce de leur « macron-compatibilité ».
Le groupe LR/UDI sauve largement les meubles : 126 sièges, mais la droite « gouvernementale » ne sait plus où elle habite, et n’a plus de leader crédible.
PS et PRG évitent le désastre total : 46 sièges, mais le constat est le même qu’à droite, en pire…La France Insoumise, bien que fâchée avec le PCF (10 sièges quand même pour ce parti fossile !), peut constituer un groupe parlementaire (16 sièges). Le FN, malgré ses difficultés habituelles à passer le cap du 2e tour et ses déchirures internes, progresse néanmoins avec 8 sièges.
Tout ceci pose, une fois de plus, la sempiternelle question du mode de scrutin majoritaire, véritable laminoir démocratique, où un parti qui atteint péniblement les 1% (le PCF) obtient plus de sièges que celui qui dépasse les 8% (le FN). Mais notre Petit Prince et son Grand Chambellan Philippe le Bon nous promettent une dose de proportionnelle pour la prochaine fois…comme d’habitude !

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