vendredi 15 juillet
2016
Putain
de camion !
Vite,
rallumez les bougies, sortez les slogans idiots, comme « nous sommes Nice » !
Heu, enfin…peut-être pas, vu que Nice vient du grec « Nikaïa » (celle
qui a apporté la victoire), et que le mot « niqué » a pris de nos
jours une tout autre signification. Pas de chance pour Hollande, qui venait
juste de lever l’état d’urgence, et qui se trouve obligé de le rétablir
aussitôt pour trois mois. Pas de chance non plus pour les 84 personnes (en
attendant le sort des 18 autres gravement blessés) qui se sont trouvées sur la
trajectoire du camion piloté par ce sympathique franco-tunisien.
Ce
saligaud, promptement flingué par la police –mais il se trouvera sûrement quelques
rigolos pour regretter qu’on ne l’ait pas pris vivant, afin de donner lieu à un
« procès exemplaire », après quelques années en cellule de luxe façon
Salah Abdeslam- a eu toutefois une vertu.
Administrer
à un peuple provisoirement anesthésié par les jeux du cirque (Euro de foot,
Tour de France, et bientôt Jeux Olympiques), un salutaire électrochoc et
une piqûre de rappel aux réalités :
-nous
sommes en guerre, pas seulement avec une organisation terroriste basée en Syrie,
mais avec tous les adeptes de l’Islam radical, dont les plus pernicieux ne sont
pas forcément les plus visibles ou les plus violents. Je ne peux ici que saluer
les propos de Marc Trévidic, l’ancien juge antiterroriste, qui a déclaré en
substance :
« Prétendre
lutter contre l’islamisme tout en continuant à avoir de bonnes relations avec l’Arabie
saoudite, c’est comme se dire antinazi et inviter Hitler à dîner. »
-que
tous les dispositifs de sécurité du monde ne nous protègeront pas des actes les
plus dingues tels que celui-ci, qui a nécessité très peu de moyens (un pauvre
type et un putain de camion). Il faut s’habituer à vivre avec la mort, n’importe
où, n’importe quand, comme le font des millions de gens à travers le monde.
-que
nos chaînes infos restent toujours abonnées à la nullité informative, moulinant
en boucle les mêmes images et les mêmes commentaires, privilégiant l’émotion
niaise à l’analyse, le voyeurisme morbide à la réflexion.
Euro
de foot : le meilleur a gagné.
Je
n’ai pas regardé en entier la finale France-Portugal, nettement moins
passionnante que le match contre l’Allemagne. A vrai dire, le résultat m’importait
peu. Le Portugal est un pays ami, pour ne pas dire un frère. C’était une finale
en famille, entre gens de la même civilisation. Le meilleur l’a emporté, tout
le monde s’est bien tenu, tout est bien qui finit bien.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire