samedi 28 mai 2016
La France en panne.
François
Hollande a parlé trop vite, une fois de plus, en affirmant que « ça allait
mieux ». Canteloup et ses paroliers ont trouvé la juste formule sur
TF1 : « en fait, ça ne va pas mieux…c’est comme avant, en pire ! »
En voulant
passer en force avec son 49.3 sur la loi Travail, Manuel Valls a déclenché
l’épreuve de force avec une CGT déterminée à user de tous ses pouvoirs de
nuisance : blocage des dépôts de carburants, grève dans les raffineries,
les centrales nucléaires, la RATP, la SNCF, sans oublier les divers personnels
d’Air France. Et les manifs continuent, avec plus de vigueur qu’avant, drainant
les habituelles escouades de casseurs venus provoquer les forces de l’ordre.
Sur Europe 1, Daniel Cohn-Bendit a comparé Valls et Martinez (le patron de la
CGT qui ressemble à Pablo dans Tintin et
l’oreille cassée) aux deux jeunes débiles de la Fureur de vivre, film de Nicholas Ray : chacun à bord de leur
bagnole, ils foncent vers un ravin. Ce sera à qui freinera le plus tard. Et ça
finit mal.
Pour Dany, peu
importe le fond de la polémique. Le fan de foot qu’il est se désole que la
France soit ainsi perturbée à quelques jours de l’ouverture de l’Euro, et il
implore Valls de reporter le débat à la rentrée. En ce qui me concerne, je me
fiche éperdument de cette grand’ messe de la frime et du fric, à la gloire
d’une clique de millionnaires courant derrière un ballon sous les acclamations
de beaufs en délire.
Je m’inquiète
avant tout de la paralysie économique d’un pays qui ne peut pas se permettre ce
luxe, tout en déplorant les reculs sociaux de la réforme El Khomri. Ce fameux
article 2, qui fait passer l’accord d’entreprise avant l’accord de branche, est
aussi le cheval de Troie des partisans du primat du contrat sur la loi –comme
dans le projet de réforme du divorce avancé par Urvoas. « C’est un signe
de modernité ! » affirmait ce matin sur France Inter un juriste
libéral dont je n’ai pas entendu le nom. « Aux Etats-Unis, c’est comme ça,
et tout le monde est content… Mais hélas en France, vieux pays jacobin, on
a le culte de la Loi. »
Excusez-moi,
cher Monsieur, mais j’ai toujours entendu dire que la Loi est justement ce qui
distingue les sociétés civilisées des autres. « Contrat », ça rime
avec mafia.
Autriche et Turquie, deux poids deux mesures.
Alors que l’UE
se couche devant le néo-sultan Erdogan, en lui accordant à peu près tout ce
qu’il veut, nos médias se sont enflammés à l’occasion des dernières élections
présidentielles autrichiennes, où le candidat nationaliste s’est retrouvé au
coude à coude avec un vieil écolo libéral. « Mon Dieu, vous vous rendez
compte, on a failli avoir un chef d’Etat d’extrême-droite en Europe, pour la
1ere fois depuis 1945 ! »
Et alors ?
L’extrême-droite est au pouvoir en Pologne et en Hongrie, et la vie continue.
Certes, les défenseurs des libertés ont des choses à redire dans ces différents
pays, mais la vie politique n’y a pas été suspendue, et les électeurs pourront
toujours se défaire de dirigeants qui ne seraient pas à leur goût.
Il est
significatif en tout cas que l’écolo autrichien ait recueilli les suffrages des
classes moyennes supérieures des grandes villes et des Autrichiens résidant à
l’étranger, tandis que son adversaire faisait un carton dans les classes
populaires, les zones rurales et les petites villes. Cette fracture entre les
élites mondialisées et le reste des peuples est devenue une constante
européenne, voire planétaire. A ceci près qu’en Europe de l’Ouest, la question
identitaire reste taboue.
Le mystère du vol MS804.
Et encore un
drame aérien inexpliqué ! Le vol Egyptair Paris-le Caire, qui s’est achevé
par un crash en Méditerranée, fait toujours l’objet de la question
habituelle : incident technique ou attentat ? L’absence totale de
revendications depuis une semaine fait pencher la balance en faveur de la 1ere
hypothèse. C’est bien la peine de se gargariser sur un Monde « toujours
plus connecté », on l’on saurait tout sur tout, tout le temps et partout.
Ce genre d’affaires est là pour nous rappeler à plus de modestie.
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