mercredi 7 janvier 2015
Bal tragique à Charlie Hebdo :
12 morts (pour l’instant).
L’humour est la
politesse du désespoir, dit-on. Le titre que j’ai choisi pour cette chronique
est à la mesure du choc éprouvé par tous ceux qui, dans ce pays, sont encore attachés
à certaines valeurs, telles que la liberté d’expression. C’est aussi un hommage
aux plus anciens de Charlie, qui
officiaient dans Hara Kiri, à
l’époque du célèbre titre sur la mort du général De Gaulle en 1970.
Je ne lis pas Charlie Hebdo, je suis plutôt Canard Enchaîné et Marianne, mais j’estime que l’existence d’un journal comme celui-ci
est une chance et un honneur pour notre pays. Contrairement à certains, je n’ai
pas eu d’états d’âme pour au moment de l’affaire des caricatures de Mahomet,
qui semble être le prétexte au massacre d’aujourd’hui. Un prétexte, car c’est
la France elle-même que l’on a frappée au cœur aujourd’hui, d’une manière
inédite.
Un massacre.
Deux policiers tués dans l’exercice de leurs fonctions de protection, dont l’un
achevé froidement alors qu’il était à terre. Des grandes figures de la
caricature française, que j’ai toujours connues (pour les deux premiers) :
Cabu, Wolinski, Tignous, Charb…Et le seul économiste médiatique qui portait la contradiction aux néolibéraux, Bernard
Maris !
Qui sont
exactement ces barbus fanatiques lourdement armés ? Les autorités
ont-elles failli dans leur surveillance ? Comment réagir, au-delà des mots
creux et des tentatives de récupération politique ?
Il est encore
trop tôt pour répondre à cela. Je suis en deuil. Et trop en colère pour
réfléchir sagement.
A
bas la démocratie !
C’est un peu le
slogan inavoué de nos élites libérales bien-pensantes européennes. En Grèce, la
perspective d’une victoire de la vraie gauche, le parti Syriza, pour les
élections anticipées du 25 janvier prochain, donne des sueurs froides à nos
maîtres allemands et bruxellois. Et de menacer : Achtung ! Finies les
aides ! Vous allez crever comme des Schweinehunde ! Hors de la zone
euro, raus ! Un peu de pression sur une élection, où est le mal ?
Les Suédois font
encore mieux. Là-bas aussi, on doit voter pour des élections anticipées, mais
dans trois mois. Problème : l’extrême-droite locale monte en flèche, et
certains de ses leaders tiennent des propos inquiétants. Solution : les
partis dits « démocratiques » ont passé un accord permettant
« de gouverner en l’absence d’une majorité au parlement », et de se
passer d’élections jusqu’en 2022. Qu’est-ce que ça serait si ces partis
n’étaient pas « démocratiques » !
Je tiens cette
info du Canard Enchaîné du jour,
lequel n’a pas l’air de s’émouvoir outre mesure de cette iniquité. Après tout,
hein, face à des vilains xénophobes antimusulmans, tous les coups sont
permis…ils ont peur des attentats, au Canard ?
Et dire que
certains trouvent que le dernier livre de Houellebecq va trop loin. Ceci dit,
je ne l’ai pas encore lu, mais j’ai hâte.
Caricaturale coïncidence.
L’une des
dernières caricatures de Cabu, parues dans le Canard d’aujourd’hui, montre justement Houellebecq et Zemmour
faisant la promo de leur dernier bouquin (Soumission
pour l’un, le suicide français
pour l’autre), avec leurs têtes de porte-bonheur : « Pessimistes,
pessimistes, est-ce qu’on a une gueule de pessimistes ? »
Le destin est
cruel.
Merci
pour ce filon.
On peut croire à
une blague. Mais non, et cela a fait la « une » avant que la tragédie
du jour ne vienne tout éclipser : Valérie Trierweiler a vendu les droits
de son brûlot contre Hollande à un producteur de films, pour un tournage prévu
cette année. Quand la politique-spectacle touche le fond, on peut toujours
creuser.
Les
malheurs de Thierry Lepaon.
Le patron de la
CGT, empêtré dans des casseroles successives, serait sur le départ. Voilà
quelques idées de bons titres de presse, pour détendre un peu l’atmosphère :
« Lepaon ne
fait plus le fier. »
« Lepaon,
dindon de la farce ? »
« Lepaon perd des plumes. »
« Lepaon :
la roue tourne ! »
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