mardi 15 juillet 2014

Réforme territoriale : une solution radicale.

mardi 15 juillet 2014

                Tout est bien qui finit bien.

L’Allemagne est donc championne du Monde de foot, les Pays-Bas battent le Brésil pour la « petite finale ». Les pays européens (du moins ceux du Nord) font ainsi la démonstration symbolique qu’il ne faut pas les enterrer trop tôt, face à des « émergents » à la réputation surfaite et trop sûrs d’eux-mêmes.

                La constance de l’édredon.

C’est l’excellent titre trouvé par Sud-ouest pour qualifier la prestation télévisée du Président de la République à l’occasion de la fête nationale. Dites-lui ce que vous voulez, il rebondit toujours dans le même sens, rabâchant sans cesse « la réforme, la réforme » (un mot tellement galvaudé qu’il devient vide de sens, si ce n’est carrément haïssable), voyant sans cesse une « reprise » à l’horizon, qui disparaît à la vue du commun des mortels lorsque celui-ci porte son regard vers le point désigné par le Chef. Puisqu’il faut faire des économies, Hollande devrait faire un seul et même enregistrement de ses propos habituels, et les rediffuser tels quels chaque 14 juillet.

                Pour en finir avec la carte des régions.

Comme on pouvait s’y attendre, le « grand projet » de réforme territoriale du gouvernement ne cesse de susciter polémiques et virages sur l’aile, avant même d’avoir connu un semblant de début d’exécution. Puisque rien n’est encore joué, je suggère la chose suivante : pourquoi ne pas supprimer carrément les conseils généraux ET régionaux ? La gestion à l’échelle départementale serait restituée en totalité aux préfets de départements (avec suppression des sous-préfectures), celle des régions rendues aux préfets de régions, avec éventuel redécoupage en fonction des grandes métropoles d’équilibre et leurs zones d’influence naturelle, soit environ douze régions « de programme ». On ne cesse de nous seriner que nos régions ne sont pas « à l’échelle de l’Europe » et notre territoire « mal adapté à la mondialisation » : voilà le problème réglé…la France deviendrait ainsi la plus vaste « région du Monde », en faisant de substantielles économies par la suppression de toutes ces baronnies et duchés dépensiers.
Recul démocratique ? Soyons sérieux ! Les élections cantonales (en voie de disparition) et régionales sont celles qui enregistrent les taux d’abstention les plus élevés, en dehors des européennes. Les Français sont avant tout attachés à l’élection de leurs maires, de leurs députés nationaux et de leur président de la République. Par ailleurs, une politique mise en œuvre par des préfets, désignés par des autorités tirant leur légitimité d’une élection démocratique, est-elle moins valable que celle élaborée par des petits chefs locaux n’ayant souvent que leur réélection ou leurs petits intérêts en ligne de mire ?
Une gestion « moins proche du terrain », donc « moins efficace » ? Que je sache, les préfets du Second Empire, des IIIe, Ive et Ve républiques n’ont pas été plus nuls que nos élus issus des réformes de 1982-83. On n’ose d’ailleurs imaginer ce qu’auraient pu donner les grands travaux du règne de Napoléon III ou de la reconstruction d’après-guerre si l’Etat central n’avait pas confié cette tâche à des fonctionnaires compétents et dévoués à leur mission. Aujourd’hui, alors que le monde économique ne cesse de connaître des fusions et concentrations de pouvoirs, de compétences et de capitaux, il faudrait que la sphère politique se fragmente toujours davantage. Serait-ce pour que celle-ci soit toujours plus faible face à celui-là ? De fait, les nouvelles technologies peuvent aussi servir la gestion publique. La centralisation politique, qui a toujours été au cœur de notre tradition nationale depuis la Révolution, porteuse d’efficacité et de progrès, peut et doit redevenir le maître mot d’une politique audacieuse, au servir d’une France mobilisée, unie et fière d’elle-même.

Et les identités régionales ? Ce problème complexe doit être renvoyé à sa juste place, à savoir aux associations diverses, groupes folkloriques et autres, qui sont libres de s’exprimer dans le cadre de la loi. Ce n’est pas aux pouvoirs publics de financer ces mouvements, dont certains sont ouvertement porteurs d’une idéologie de dislocation de l’identité française.

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