samedi 17 mars 2012
Ne me dites pas que ça va marcher ! (suite).
Après une émission de France Inter ce matin, un article du Monde.fr, suivi d’un autre tiré du dernier Marianne, je commence à me faire une idée un peu plus claire du petit jeu électoralo-sondagier. Du côté des forces vives de la droite, la chose est entendue. Sarkozy a dû prendre à part Mougeotte, Dassault, Parisot, Copé et le reste de la clique, pour leur tenir à peu près ce langage :
« Ecoutez les gars…pardon, M’dame Parisot ! [ il pouffe] C’est vraiment mal barré, j’ai plus qu’une seule option : piquer leurs idées à Le Pen, Mélenchon et tous les pas contents du pays, ça fait du monde, surtout après les cinq ans qui viennent de passer. J’vais cogner sur les immigrés, sur les riches et sur Bruxelles. Vous allez pas toujours aimer c’que j’vais dire. J’vais p’têt même vous faire peur ! Mais j’suis prêt à aller très loin en paroles, si ça peut m’faire remonter dans les sondages. D’ailleurs, faudra voir c’que vous pourrez faire de ce côté-là, M’dame Parisot ! Et si ça a l’air de prendre, M’sieurs Mougeotte et Dassault, faudra bien mettre ça en musique, on est d’accord ?
« Mais faudra surtout dire à nos amis que rien n’est sérieux là-dedans, juste un truc pour sauver les meubles, et que j’ferai rien de c’que j’promets, comme d’hab’…OK ? »
Du côté des médias pas franchement sarkophiles sur le fond, c’est une autre paire de manches. Hier soir sur Canal, le candidat Sarko fut bien bousculé, mais s’est efforcé de faire bonne figure avec une certaine prestance. Quelque part, jouer les martyrs ne peut que le servir.
Il a besoin des médias, mais ceux-ci ont besoin de lui, car ce De Funès de la politique est vendeur. Il faut faire durer le match présidentiel, qui ne peut encore une fois, selon nos brillants commentateurs, que se réduire au duo Sarkozy-Hollande.
Un jeu pervers, médiocre, à mille lieues des enjeux de cette élection. Il faut le recul d’un grand historien comme Jean-Noël Jeanneney, pour donner sa juste mesure au quinquennat qui vient de se dérouler. Dans son dernier ouvrage, commenté par la revue L’Histoire (L’Etat blessé), il dresse un réquisitoire précis et argumenté du règne de Nicolas 1er. Mépris des personnes, des principes républicains, des institutions, de la culture, et de la dignité même du chef de l’Etat. Un bilan sans appel, qui me confirme que si, effectivement, le Nabot venait à trop remonter dans les intentions de vote, je serai amené à voter utile dès le 1er tour.
Hollande : « Cachez cette race que je ne saurais voir. »
Hollande a gauchi son discours, histoire de ne pas se faire déborder par Mélenchon, mais il garde quelques bons réflexes de son socialisme mou, « moderne » et politiquement correct. Pour preuve, cette idée ridicule d’effacer le mot « race » du préambule de notre constitution.
Rappelons d’abord que si ce préambule en parle, des races, c’est justement pour dire que la République n’en tient pas compte pour déterminer qui peut être citoyen français ! (« sans distinction de sexe, de races ou de religions… »)
Où est le problème, alors ? Le mot lui-même ?
Race est un terme d’origine latine, pour désigner un groupe dont les membres ont des origines communes. En gros, la « race » est une sorte de grande famille. Par extension, le terme a fini par englober des peuples entiers. Au XIXe siècle, de grands savants ont voulu donner à ce concept une teneur scientifique fondée sur des paramètres plus ou moins valables (forme du crâne, pigmentation, etc…) Après la Seconde guerre mondiale et les délires meurtriers du nazisme, la notion de « race » a été contestée par une nouvelles génération de scientifiques, d’une manière parfois juste (du point de vue sanguin par exemple, les « races » n’existent pas), mais parfois aussi contestable. Ainsi, il fut décrété que le mot « race », inapproprié, devait être remplacé par celui « d’ethnie » (ce qui, en grec, à la même signification que la « race » !), ou de « morphotype », ou de « génotype ». Plus grotesque encore, pour tuer le racisme, on alla jusqu’à dire que les races humaines n’existent pas !
Les races pures, d’accord, cela relève largement du mythe. Les races inférieures ou supérieures, c’est assez idiot –ou prétentieux. Mais pas de race du tout ?
Un élève intelligent, cultivé et bien conditionné, me dit un jour : « Monsieur, il n’y a pas de races humaines comme il y a des races de chiens ! »
A cela je répondis : « Si les races n’existaient pas, on verrait naître partout de manière aléatoire, des enfants de toutes les couleurs, indépendamment de celle de leurs parents. Ce n’est pas le cas. Quant aux races de chiens, elles ont été créées par l’Homme de manière artificielle, selon un procédé parfaitement applicable aux humains : on sélectionne des individus ayant les caractéristiques que l’on veut voir s’affirmer, et on les fait se croiser entre eux jusqu’à former un groupe homogène ressemblant au « produit » souhaité. C’est ce qu’ont tenté de faire les nazis avec le programme Lebensborn et leurs diverses lois raciales. L’intention était inepte, le procédé inhumain et totalitaire. Ce n’est pas le mot ou l’idée de race qu’il faut combattre, c’est le racisme lui-même ! »
François Hollande tombe donc dans le panneau du politicien qui se mêle de tout, moralise bêtement et croit lutter contre la connerie humaine en changeant les mots. C’est le même esprit qui était derrière ces stupides lois mémorielles auxquelles le PS s’est associé depuis trente ans, de la loi Gayssot à celle (heureusement retoqué par le Conseil constitutionnel) sur le génocide arménien.
Veille plutôt à ne pas te faire piéger par le Nabot, François, et ne perds pas ton temps avec ces âneries !
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