dimanche 13 novembre 2011

L'agonie de l'Europe.


samedi 12 novembre 2011

            L’américanisation en marche.

Nicolas et Barack se sont paraît-il réconciliés depuis le sommet de Cannes. Quel bonheur pour notre Nabot, qui aime tellement peu son pays qu’il lui faut absolument copier les modèles étrangers ! Jusqu’en 2008 et la victoire d’Obama, il en pinçait pour les States, mais ceux-ci l’ont déçu en ne votant pas pour son copain Bush. Il fut ensuite à la colle avec Londres, mais son nouveau meilleur ami Gordon Brown lui a fait faux bond à son tour. Ne restait plus que la kollaboration avec Berlin, qui a pris ses jours-ci des proportions jamais vues en servilité depuis octobre 1940.
Mais les Ricains sont au moins autant dans la merde que nous, et Barack, tout comme Nicolas, risque fort de se faire virer par son opposition l’an prochain. Entre losers qui ont déçu leurs électeurs s’est forgée une solidarité de fait.
Est-ce pour cela, ou pour faire de petites économies en jours fériés, que Sarko envisage  de faire du 11 novembre une sorte de Memorial Day à la française ? Avec ça, on pourra honorer en un jour et pour le même prix tous nos morts, tombés en toute occasion et pour n’importe quoi. Un coup de clairon, un discours ronflant, emballé c’est pesé jusqu’à l’année prochaine.

            Fausse alerte.

Standard and Poors a fait une « erreur technique ». Non, non, la note de la France ne sera pas dégradée…pas tout de suite. Mais attention, hein, va falloir un nouveau plan de rigueur (pardon, de nouveaux « efforts » et du « courage », selon la terminologie officielle) pour donner des gages aux marchés. Il serait bien dommage que notre Cher Leader soit obligé de démissionner, comme Berlusconi et Papandréou !

            L’agonie de l’Europe.

Les plus lucides des commentateurs avaient beau s’y attendre, on ne peut qu’être surpris de la rapidité du processus. Vidée de ses emplois industriels, enchaînée aux diktats des marchés financiers, l’Union Européenne, qui prétendait incarner l’avenir du continent, se délite sous nos yeux. Arrimée au navire américain en péril, l’arche européenne ne peut plus compter que sur le remorqueur chinois pour garder la tête hors de l’eau. Les mêmes Chinois qui nous envahissent de leurs marchandises, et qui attendent de nos technocrates en chefs qu’ils leur accordent le statut d’économie de marché : il paraît que ça leur manquait pour nous inonder complètement !
Quant aux peuples européens, on ne leur demande rien, sinon du sang, de la sueur et des larmes, sans aucune autre perspective que de voir leur niveau de vie régresser jusqu’à celui du Bangladesh. Pour l’instant, seuls les Grecs se rebellent, et c’est tout à leur honneur. Chez eux, les politicards et les banquiers rasent les murs. Et si on s’y mettait, nous aussi ?

           

L’ultimatum de M. Copé et le syndrome de 1981.

L’aboyeur en chef de l’UMP (Frédéric Lefebvre lui a laissé la place) somme François Hollande de rompre toute négociation avec les Verts sur la question nucléaire. « Au nom de la France », implore sans rire l’homme qui se faisait graisser la patte par l’affairiste apatride Ziad Takieddine. Il a senti la faille, l’animal, et enfonce le coin là où ça fait mal, après que Hollande ait annoncé qu’il n’arrêterait pas le chantier de l’EPR de Flamanville. Cécile Duflot avait répliqué qu’un accord électoral avec le PS n’était pas obligatoire.
Une fois de plus, Jean-François Copé et les stratèges de l’UMP nous rejouent la campagne de 1981, qui fut marquée par la brouille à gauche entre socialos et cocos. Il faut également effrayer le Français moyen : « Vous serez ruinés ! » menaçait le chuintant Giscard en agitant l’épouvantail de l’irresponsabilité de la Gauche en matière économique. « Vous allez nous faire perdre le Triple A ! » jappe aujourd’hui le roquet de l’UMP.
Certes, Sarkozy ne remonte pas encore en flèche dans les sondages ; mais il n’a pas de vrai rival à droite, contrairement à Giscard qui devait subir les attaques de Chirac le Fourbe. Hollande, qui joue déjà les responsables européo-compatibles, aura contre lui au 1er tour tous ceux qui à gauche ne sont pas convaincus de sa volonté d’en finir avec ce libéralisme décadent, faux-cul et régressif, aux ordres des marchés et de la camarilla financière mondiale.
Car on voit comment ces « maîtres du monde » conçoivent l’alternance politique aux postes clés : Mario Draghi (ex-banquier magouilleur) à la place de Trichet pour diriger la BCE ; Mario Monti (ex-commissaire de Bruxelles, caricature du technocrate passe-muraille) pour succéder à Berlusconi…Et un gouvernement d’occupation –pardon, un groupe d’inspecteurs agréés par le FMI et la Commission européenne- pour encadrer les nouveaux dirigeants grecs.
            Si ces gens-là sont rassurés par François Hollande, les citoyens de ce pays ont toutes les raisons de se méfier.

            A bas la 3D !

Finissons par un sujet plus futile. Il y a quelques jours, nous nous sommes payé une sortie en famille pour voir Tintin en 3D. Passons rapidement sur le film lui-même, qui, au-delà de ses qualités techniques, massacre allègrement l’œuvre d’Hergé. Ce n’était pas le 1er film en 3D que j’ai eu le malheur de subir, mais celui-ci confirme mes 1eres impressions.
D’abord, la 3D n’apporte rien au spectateur, sinon mal aux yeux et mal au crâne, ainsi qu’une page de publicité supplémentaire qui s’ajoute aux pubs ordinaires en 2D. Il n’y a d’ailleurs quasiment plus que de la pub dans les cinés grand public, les bandes annonces dont je raffolais autrefois ayant disparu (sauf pour quelques rares films ultra-commerciaux souvent débiles, que  les producteurs ont les moyens de nous infliger parfois à deux reprises au cours de la même séance).
Ensuite, la 3D s’accompagne souvent d’une bande sonore numérique compressée dont le niveau est insupportable pour des oreilles normalement constituées et entretenues, mais visiblement calibrée pour nos ados aux tympans défoncés.
Enfin, la 3D est un bon prétexte pour nous faire payer plus cher l’entrée des salles obscures.
Bref, aux chiottes la 3D ! Il paraît que 80% des gens pensent comme moi, mais que les producteurs ne veulent pas lâcher le morceau : trop de fric en jeu…comme d’hab’, on se passera de notre avis.

Aucun commentaire: