samedi 16 avril 2011

Super Charlot


samedi 16 avril 2011

Super-charlot.
Le coq est, dit-on, le symbole de la France, par sa capacité à chanter avec les pieds dans la merde. Cela s’applique en tout cas parfaitement à Notre Vénéré Leader, qui affiche en ce moment une sérénité confondante. Son parti ne sait plus où il en est, le rat Borloo quitte le navire –pour mieux y remonter ensuite ?- tandis que le nom de Sarkozy n’est plus acclamé qu’en Côte d’Ivoire –par les partisans de Ouattara- et en Cyrénaïque. Le Charlot de l’Elysée se grise d’être sur tous les fronts.
           
Charlot soldat.
Laurent Gbagbo vient certes d’être coffré, mais ses partisans ne sont pas encore convertis aux charmes de la bonne gouvernance du nouveau maître d’Abidjan, adoubé par les instances internationales.
Notre ex-ami Kadhafi a encore reconquis du terrain en Libye, profitant des atermoiements d’une coalition qui essaie de trouver une issue honorable au guêpier dans laquelle elle s’est fourrée.
Selon les sources, notre pays est ainsi engagé dans une bonne dizaine d’ « opex », ces opérations extérieures qui nous coûtent chaque année l’équivalent d’un deuxième porte-avions nucléaire, pour un bénéfice qui reste à démontrer. Mais que ne ferait-on pas pour avoir l’air d’un grand, et être acclamé par les néoconservateurs américains ?
           
Charlot sauve la paye.
L’approche des élections présidentielles et les claques électorales récentes ont finalement poussé Sarkozy à revenir aux fondamentaux de la politique : du pain et des jeux.
 Pour les jeux, le clown blanc Guéant avait entrepris de nous amuser avec quelques brillantes saillies sur l’Islam. Mais la levée de boucliers des autres religions, très solidaires quand elles le veulent, a fait un peu foirer le projet. Le « grand débat » sur la laïcité s’est enlisé dans une causerie interne à l’UMP, avec un énième projet de loi sans intérêt dont on reparlera quand on aura le temps. Guéant se tourne donc vers l’autre sujet attrape-couillons destiné à racoler les électeurs tentés par le FN, l’immigration.
Mais le grand problème du plus grand nombre restant le pouvoir d’achat, il faut s’occuper du pain et donner l’illusion d’une gestion plus « sociale » de notre beau pays. Exit le bouclier fiscal, mesure chérie du Président des Riches. Le grand lecteur de Voltaire qu’est Frédéric Lefebvre s’occupe du panier de la ménagère avec le concours des grands distributeurs, qui ne se sont jamais autant goinfrés sur le dos des consommateurs et  nous feraient l’aumône de « produits frais, sains et pas chers ». Nous sommes priés de les croire sur parole. Christine Lagarde veut de son côté obliger les entreprises à redistribuer 1000 euros par an à leurs salariés sous la forme d’un intéressement aux bénéfices, tandis que Total accepterait de payer une taxe exceptionnelle pour faire oublier ses juteux profits.
            Tout cela sent le rafistolage et l’amateurisme, dans un pays qui tombe en ruines à l’image de son modèle, les Etats-Unis (lire L’Amérique qui tombe, d’Arianna Huffington).
Privatisations, égoïsmes et communautarismes nous tuent à petit feu.

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