vendredi 22 octobre 2010
Jusqu’au-boutisme.
Mon lycée est bloqué depuis une semaine, ce qui me rembourse largement de la mesquinerie rectorale qui entend nous faire « rattraper » le futur pont de l’Ascension par le retrait d’une journée de vacances à la Toussaint.
Sur le front social, les opérations s’enlisent : après les manifestations, dont le gouvernement ne fait que souligner la baisse des effectifs, voilà la pénurie d’essence, la grève des éboueurs, les casseurs, des opérations escargots fort désagréables pour quiconque se retrouve pris dedans et de la musique non-stop sur France-Info. Super Sarko, au secours !
Et Zorro « monte en première ligne », comme le répète le brave David Pujadas. Pas en vrai, bien sûr, mais entouré par un public dûment sélectionné et protégé par des hordes de gendarmes. Les casseurs, qui pourrissent tous les mouvements lycéens et étudiants depuis des années, voilà qui est pain béni…
« Ces casseurs, martèle-t-il, on va les arrêter, on va les retrouver, et on va les punir… » Car au pays de Sarkozy, on arrête les gens avant même de les avoir trouvés.
Décidément, le grand Karl Marx avait bien raison lorsqu’il fustigeait le « lumpen-prolétariat » casseur de grève et complice objectif du grand capital. Rama Yade le confirme aujourd’hui : beaucoup de ces jeunes de banlieue qui s’agitent en ce moment ont des « valeurs de droite ». Leur conscience politique n’est pas celle du progressisme et de la lutte des classes. Leur seule motivation est l’appât du gain, l’argent facile, le plaisir de faire mal. Leur classe, c’est la bande, l’ethnie ou la religion au sens le plus primaire du terme. Dès 1991, lors du premier grand mouvement lycéen depuis 1968, on les avait vus fondre sur les centre villes, ravager les boutiques, rançonner les petits « bourges » des lycées « favorisés ». Casser du flic est devenu leur passe-temps. Le chanteur Renaud, qui avait bercé ma jeunesse de ses paroles contestataires, avait fini en son temps par s’en convaincre. Ces lascars-là n’étaient pas de « son monde », et sa banlieue à lui n’existait plus.
En attendant, les vacances arrivent et Sarko pousse les feux au Sénat. Sa grande réforme va passer. Tant pis si la France est à feu et à sang. Les agences de notation vont pouvoir féliciter leur petit contremaître.
Guerlain et Pétain, des vieux salauds bien commodes.
La saillie pas finaude de Jean-Paul Guerlain, le 15 octobre sur France 2 (« Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin... ») a fait des vagues, déclenché l’ire d’Audrey Pulvar et des professionnels de l’antiracisme, les excuses d’Elise Lucet et de France 2. Le vieux beau s’est excusé aussi, mais trop tard. Va falloir faire le pèlerinage de Gorée avec la corde au cou, mon vieux ! Pétain ne peut plus s’excuser, mais il continue à faire parler de lui avec la découverte de documents annotés de sa main prouvant qu’il avait aggravé les lois antisémites de Vichy. Hou ! Hou ! Avec Guerlain et Pétain, nos intellos bien pensants peuvent oublier les problèmes du moment pour se livrer à leur sport favori : la chasse à une France « moisie » (comme dirait Sollers), disparue ou en voie de disparition. Les Byzantins, dit-on, ergotaient sur le sexe des anges tandis que les Turcs grouillaient sous leurs remparts. Je ne sais pas s’ils étaient vraiment aussi bêtes, mais nous n’avons pas de leçons à leur donner.
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