dimanche 5 avril 2009

Si tu vas à Saint-Quentin, n’oublie pas de gifler le nain…


Quelques jours après la grosse manif du 19 mars, Sarko contre-attaque et prend en otage la bonne ville de Saint-Quentin pour y prêcher sa bonne parole. Pendant que les entreprises licencient et délocalisent à tour de bras, notre omniprésident gesticule, et nous dit, « comme il le pense », qu’il faut moraliser le capitalisme. Ce serait seulement bouffon si par ailleurs notre génial leader ne continuait pas sa démolition programmée du service public et ne s’accrochait pas tant à son bouclier fiscal. « Cela fait revenir des gens chez nous », jure-t-il. Des gens aussi honnêtes que le mafieux qui lui a payé des vacances au Mexique ? A ce stade, l’envie de rire laisse place à la rage. Au risque d’en perdre toute mesure ? C’est ainsi que naissent les révolutions.
Les naïfs attendent beaucoup de l’Union européenne, du prochain sommet du G20, de la nouvelle politique d’Obama…et pourquoi pas l’intervention des Extraterrestres, du Bon Dieu ou du Père Noël ? Depuis une bonne trentaine d’années, les grandes puissances de la planète, sous l’influence de divers lobbies et d’une idéologie libérale débridée, ont fait en sorte de priver les Etats de tout moyen sérieux d’intervention, sans empêcher par ailleurs leur endettement massif. Et on leur demande aujourd’hui de jouer les super-héros, redresseurs de tous les torts et de tous les péchés de Wall Street ! C’est un peu comme dans un western où l’on aurait désarmé et ridiculisé le shérif, avant de lui demander de nettoyer la ville des bandits qui l’ont mise à sac. Trop tard…Dans ce genre de situation, il appartient aux citoyens de faire eux-mêmes le ménage. En écrivant Vers la guerre civile en 1973, Serge July, alors maoïste, n’avait guère que 36 ans d’avance.
Par bien des aspects, l’état déliquescent de notre belle république rappelle celui de la monarchie absolue vers 1788. Rions un peu, et osons un parallèle historico-futuriste façon « Nostraphylus » :
-mai 2009 : crise économique et sociale maximum. Sarko convoque parlementaires, délégués syndicaux et représentants d’associations de tout poil à des Etats Généraux tenus à Versailles.
Le président s’y fait huer, et cette assemblée se déclare « nouvelle constituante ».
-juin 2011 : Sarkozy et sa femme s’enfuient vers Bruxelles, mais ils sont interceptés en route et reconduits de force à Paris sous les crachats de la foule. Fillon et son gouvernement démissionnent. Bayrou et Aubry constituent un gouvernement d’Union nationale.
-avril 2012 : Aubry et Bayrou démissionnent, lorsque la gauche radicale réclame –et obtient- le départ de la France de l’OTAN et de l’UE. Sarko, qui joue double jeu, revient en force et soutient une déclaration de guerre à l’UE –et donc à l’OTAN.
-août 2012 : alors que les forces de l’OTAN bombardent Paris, les révolutionnaires d’Olivier Besancenot prennent le pouvoir. Sarkozy et sa famille sont massacrés dans le petit village de Sainte-Catherine.
-2013-2014 : guerre civile et terreur. Les régionalistes, islamistes, sarkozystes et libéraux sont matés. L’OTAN est repoussée par la Nouvelle Armée Populaire, émanation directe du parti unique NPA. Besancenot fait éliminer tous les trotskystes qui ne sont pas de son obédience directe. Effrayés, les modérés se débarrassent de lui.
-2015-2019 : une république corrompue surnage en France, au milieu d’une Europe en miettes où la Nouvelle Armée Populaire se taille un empire.
-2019 : un jeune général organise un putsch et met en place une dictature personnelle, baptisée « IIIe Empire. »
-2031 : la France domine l’Europe de Brest à Brest-Litovsk, et du Cap Nord à Malte.
-2035 : défaite du dictateur face à une coalition anglo-russo-chinoise, fin du 3e empire français.

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