Un beau film de Wolfgang Petersen qui finit mal, une vilaine réalité qui n’a pas l’air de bien finir. Après quelques jours sans électricité ni chauffage, histoire de nous habituer au Monde qui vient, nous avons retrouvé tout le confort moderne dans notre petit village du Sud-ouest. Juste à temps pour la « grande émission » de notre Petit Timonier, annoncée à grand renfort de clairons médiatiques.
Le Nabot a senti le vent du boulet, après les manifestations impressionnantes du jeudi 29 janvier. Il devait, nous dit-on, « reprendre la main » (il l’avait donc perdue, lui qui fait tout, tout le temps, à la place de tout le monde ?), et surtout faire preuve de « pédagogie » pour expliquer sa politique. La pédagogie ! Il y doit y avoir du traumatisme personnel là-dedans, mais ce mot commence à me coller des boutons. Et puis, bonjour l’image que cela véhicule…
D’un côté, ceux qui savent, qui ont raison (Sarko et sa clique, et toute la technocratie qui nous a foutus dans la merde depuis trente ans), de l’autre les crétins qui ne savent pas, râlent à tort et à travers, mais qu’il faut malgré tout écouter sous peine de dérive dangereuse et de baffe électorale.
Il y eut, paraît-il, 15 millions de téléspectateurs pour suivre ce numéro de communication présidentielle. J’en fis partie pendant 5 minutes, juste le temps de savourer l’essentiel : sursauts d’épaule, mouvements de menton et gestes étudiés, et quelques répliques fétiches qui font le régal des imitateurs :
« J’vais vous dire une chose, M. Pujadas…Il faut dire la vérité aux Français…Vous trouvez normal que… »
Pour le fond, mieux valait attendre les commentaires du lendemain. Qu’en retenir ?
-La suppression de la taxe professionnelle : donc couper un bon quart des ressources fiscales des collectivités locales, alors même que l’Etat tend à leur refiler de plus en plus de tâches, et donc de dépenses.
-La suppression d’une tranche d’impôts sur le revenu, pour « aider les classes moyennes ». Elles gagneront trois clopinettes, l’Etat perdra des milliards, alors qu’il est surendetté et qu’on compte sur lui pour de gros investissements.
-Le relance de « 1000 projets » (comme les 100 fleurs, ou le grand bond en avant de Mao ?), dont la vieille lune du canal Rhin-Rhône, une aberration économique et écologique, qui achèvera d’enterrer la farce du Grenelle de l’environnement.
J’en passe et des meilleures. Mais Sarko n’aurait pas été lui-même sans une bonne flambée d’indignation qui ne mange pas de pain, en l’occurrence contre les vilains traders qui ont discrédité son cher capitalisme. Ils n’en ont été que les rejetons et les fidèles exécutants.
Bref, tout ne fut, une fois de plus, qu’agitation et poudre aux yeux. Il faudra attendre le prochain sommet du G20 pour voir peut-être les choses bouger. Quant à l’UE, silence radio…le machin a fait la preuve, encore une fois de son inexistence.
NPA
Besancenot et ses vaillants camarades ont enterré la LCR et donné naissance au NPA. Sera-t-il à la gauche ce que le FN fut à la droite (un mouvement protestataire se complaisant dans l’imprécation et torpillant toute alternance « raisonnable ») ? Il ne tient qu’au PS de ne pas oublier qu’il était à gauche, ni surtout qu’il fut, autrefois, une force républicaine. Si le NPA a raison de dénoncer le capitalisme sauvage, son copinage avec les excités de diverses « minorités visibles » m’inquiète fortement.
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